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           Je ne sais pas si c'est le mot « truite » qui l'a interpelée, mais au même moment Merryl passa le seuil de la porte, les bras chargés d'un sac de commission, avec baguette de pain et légume en tout genre.

            Elle balança son trousseau de clé sur le meuble de l'entrée, et posa ce gros paquet sur le premier élément de cuisine vide qui était sur son chemin, poussant un petit soupire de soulagement. Puis dans un mouvement brusque elle s'étira la colonne vertébrale.

     

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       —  Coucou ! Me fait-elle en m'apercevant, puis elle rajouta en regardant Pierrick, salut l'affreux !

       —  Hello, la saluais-je tandis que Pierrick lui tirait la langue, tu arrives à point nommé, on parlait de toi.

       —  Pas en mal j'espère, me demanda-t-elle en rangeant les quelques aliments qu'elle venait de fraichement acheté.

       —  Non, non, ce n'est pas notre genre, je regarde du coin de l'œil Pierrick et rectifie ma tirade, ce n'est pas MON genre...

       —  On hésitait entre te faire pourrir ici, ou t'emmener avec nous à la petite fête organisée par l'entreprise où l'on travaille, le choix est difficile. Moi j'opterais bien pour la première solution, mais Jill tient à appliquer la deuxième. Quel est ton avis ?


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           Merryl nous regarde à tour de rôle, ne relevant pas les quelques piques que Pierrick lui avait balancé, bien trop habituée à ce genre d'argument venant de sa part. On voyait bien à travers son regard qu'elle réfléchissait, et avait une once d'hésitation.

       —  Je veux bien venir, articula-t-elle coupant ainsi le silence, si ça peut t'embêter, je me ferais un plaisir de venir, nargua-t-elle en regardant avec insistance Pierrick dans le blanc des yeux. Une situation qui me donne l'impression d'être de trop dans cette pièce.

       —  Bah alors dépêchez-vous d'aller vous faire une beauté, on part dans une demi-heure, même si je sais que ça va être un peu plus compliquer pour toi Merryl.


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            Merryl secoua la tête d'exaspération puis, après avoir rangé toutes ses commissions, elle se dirigea vers les escaliers pour monter à l'étages et se pomponner. Je lui emboîte le pas sans plus attendre, voyant que Pierrick me regarde avec un visage marqué par l'impatience.

     

     


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            Dans le petit appartement de Julyan, situé au cœur de la ville, à l'étage d'une petite brasserie, celui-ci était assis dans son canapé regardant la télévision. Regardé, oui et non. Ce jeune homme, des plus sexy, était plus occupé par ses pensées que par le programme que lui offrait sa télévision LED de 50 pouces.


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           Oui Julyan se concentrait à faire le point sur sa vie. Pour cause : il ne savait plus où il la menait, quel était son but de jouer avec les femmes ainsi, pourquoi les rendre aussi tristes. Ses pensées lui sont toutes récentes, et ce depuis qu'il a fait la connaissance de Mary Allen. Il pensait pourtant que ce ne serait qu'une conquête de plus à inscrire sur son tableau de chasse, une femme qu'il aurait éjecter de sa vie après deux journées, mais celle-ci persiste et ce depuis une semaine.

            Il veut se cacher la vérité, ne pas s'avouer qu'il s'attachait peu à peu à cette jeune femme et ne veut en aucun cas la faire sortir de sa vie. C'est pourquoi il rejette toute la cause sur elle, c'est de sa faute si elle n'est pas encore rayée de sa vie, c'est elle qui s'accroche à lui, comme une moule à son rocher -quelle belle comparaison.


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       —  Je me suis permises d'entrée, la porte était ouverte, s'exclama la voie fluette de Mary, posant sa main sur l'épaule de Julyan. Celui-ci sursauta ne s'attendant pas à recevoir la visite de quelqu'un ce soir.

       —  Excuse moi, je t'ai fait peur ?

       —  Hein ? Euh non !

       —  Ouai, c'est ça, fait le gros dur. Mais c'est surement pas moi qui est décollé de vingt centimètres du canapé.

           Julyan pouffa sous les paroles de la jeune femme. Il faut tout de même qu'il se l'avoue, cette femme lui plait, il n'arrive pas à la considérer comme une de ses conquêtes féminines qu'il a l'habitude d'enchainer.

     

     


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           Ce sentiment qui le brule, ça faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas ressenti. La dernière fois c'était envers Bettany, une histoire qui remonte à trois ans en arrière. Cette histoire c'était terminé, pour lui, le jour où Joshua, le fiancé de sa sœur, était tombé dans le coma. Bettany ne supportait pas le fait que Julyan passait plus de temps à épauler sa sœur, complètement anéantit par les événements, qu'avec elle. Le jour de l'enterrement de Joshua, qui avait dû être débranché par son état chaotique, Julyan avait mis fin à cette relation qui lui pesait et le rendait malade. C'est surement cet élément qui fut le déclencheur de son jeu de connard envers les femmes, il ne voulait plus faire confiance à la gente féminine, mise à part sa frangine. Un jeu qui s'estompe peu à peu dès qu'il est aux côtés de Marry.


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       —  Je passais par hasard dans les parages et je me suis dit qu'on pourrait peut-être passer la soirée ensemble en mode coconning.

       —  Tu passais dans les environs par hasard, à neuf heure moins le quart ? Quand la rue est déserte à cause de la fermeture des magasins et au moment où tous les poivrots rejoignent les bars du coin ?

       —  Ok, tu m'as démasqué ! J'avais envie de venir te voir et passer un peu de temps avec toi... Sans le sexe. Rien que TOI et MOI et apprendre à se connaître un peu mieux.

            Sans le sexe ? Ces trois mots n'échappèrent pas aux oreilles de Julyan. Mais il devait s'avouer que depuis qu'ils étaient « ensembles », ils n'avaient partagé que du sexe, la seule interlude fut le moment où ils étaient allés porter secours à Jill.

     

       —  Si tu veux. Je ne vois pas d'inconvénient. Et pourquoi pas ? Il devait savoir si ses sentiments n'étaient dû qu'à un aliment pas frais qu'il avait mangé, ou à cette femme. La découvrir un peu plus n'allait surement pas le tuer.

     

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           Marry, ravie par la réponse qu'avait pu lui fournir le jeune homme qu'elle considérait comme son nouveau petit copain, s'installa à ses côtés sur ce vaste canapé noir. Julyan se colla de plus en plus contre-elle pour enrouler son bras autour d'elle et la laisser poser sa tête contre lui. Ils se demandèrent chacun comment pourrait-il commencer une conversation et en apprendre un peu plus l'un sur l'autre. Ce fut Marry qui prit la parole la première.

     

     


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           Cela faisait plus d'une demie heure que nous étions arrivés à la salle des fêtes où se déroulait la soirée. Merryl et moi étions plantées, comme deux piquets, à l'écart de tout le monde qui peuplait les lieux. Il fallait s'attendre à une telle situation, à part Pierrick je ne connaissais personne dans cette entreprise. Kurtis ? Même pas en rêve, je me voyais mal aller trinquer avec lui, je ne retourne pas ma veste aussi vite, en plus je ne l'ai pas encore aperçus dans la foule.

           Je connaissais également la personne chargée de me donner quelques conseils et ordres, une personne qui est chargée de s'occuper de moi comme toutes les stagiaires qui passent par ici, ceux qui restent ou non. Je parle du « vieux Gregulsky » comme le surnomme si bien Pierrick, mais je n'ai pas vraiment envie de passer la soirée avec un vieux monsieur qui me traite comme son chien, et encore je pense que c'est le genre à avoir un toutou à son pépère.


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           Chacune une coupe de champagne à la main, Merryl et moi trinquions à une soirée des plus ennuyeuse. Je suis sûr qu'elle regrette tout autant que moi d'avoir accepté d'être trainée ici.

           Je cherche du regard, au milieu de cette masse de personnes -heureusement qu'il n'était censé avoir qu'un petit comité-, Pierrick. À peine avions nous franchis les deux grandes portes de la salle des fêtes que Pierrick c'était très rapidement mêlé à la foule, parlant et rigolant avec un bon nombre de ses collègues, j'avouerais que ça me rend un peu jalouse de voir l'importance qu'on certain collègue dans sa vie.

     

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       —  Mouai, on s'emmerde un peu là, non ? Se plaignit Merryl en s'amusant à faire tourner le champagne dans sa flûte, manquant à deux reprises d'en faire gigler un peu partout.

       —  J'te le fais pas dire ! À cette réponse Merryl me regarda d'un air désespéré.

       —  C'est quand même toi qui travaille avec cette communauté, alors essaye de faire quelque chose !

       —  Je veux bien, mais quoi ? Ça ne fait que quatre jours que je travaille, partiellement, là-bas alors j'ai envie de te dire que j'ai pas eu trop le temps de me tisser des liens avec mes « collègues ».

       —  Et ce mec dont tu m'as parlé hier ?

       —  Non, recommence pas s.t.p. Je n'ai pas envie de le voir.

           À cette réponse Merryl soupira montrant son mécontentement. Impossible pour elle de s'évader puisque nous sommes venus avec la voiture de Pierrick, et inutile de préciser qu'à cette heure là il n'y a plus de bus circulant en ville.

     

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       —  Ouai... Bon bah moi je vais circuler au milieu de la foule, peut-être vais-je tomber sur quelqu'un qui va vouloir me parler. Ou alors je vais jeter mon dévolu sur un beau gosse et m'accrocher à lui jusqu'à ce qu'il craque. 

            Après cette tirade, Merryl posa sa flûte de champagne sur la table la proche de nous et s'engouffra dans la foule sans même savoir ce qu'elle allait faire.

       —  Attend moi, l'interpellais-je prête à la suivre, mon champagne toujours à la main.


     

    Suite Prochainement

    Erreur Fatale :/. 


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            J'essaye, tant bien que mal, de me frayer un chemin parmi les nombreux employés, essayant de suivre la tête rose foncé de ma colocataire. Je la perds peu à peu de vue jusqu'à ce qu'elle se mêle et s'efface au milieu de la foule. Mais punaise, comment se fait-il qu'il y a autant de monde ? Je ne me doutais pas qu'il y avait tant d'employés dans cette société.

            Me voilà donc seule face à cet océan d'inconnu. Que faire ? Je sais je vais trouver une chaise, m'asseoir et attendre que quelqu'un vienne me chercher. Whoua quel plan ! Pour passer une soirée ennuyante à souhait il n'y a pas mieux.

     

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           J'avance donc par petit pas en quête d'un endroit ou me poser sagement. De nombreuses personnes sont regroupées, discutant et riant ensemble. Je les envie sincèrement, j'aimerais tellement m'intégrer et avoir des discutions sérieuses ou non avec mes collègues, et au lieu de ça je me retrouve seule à zig-zager au milieu de tout ce jolie monde pour me retrouver à ne rien faire.

     

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           J'accélère légèrement la cadence lorsque j'aperçus une table avec quelques chaises libres. L'idée que je n'ai pas eu là ! Avoir un pas plus rapide au milieu de personnes qui gigotent dans tous les sens, pour aller voir Pierre, Paul ou encore Jacques, n'est certes pas l'idée du siècle. Et pour cause, je viens de percuter une masse, un homme il me semble, renversant tout mon champagne sur mon petit ensemble.

       —  Et Mer... Credi !

       —  Tu ne peux pas faire attention ! S'énerva une voie qui ne m'est pas tout à fait inconnu. Oh non pas lui !

     


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